Salut Gilles.
A mes yeux tu es une personne très engagée dans tous les domaines du French Metal. Par cette petite interview, nous allons essayer de dévoiler un peu +, qui tu es, et ce que tu fais.
-Tout d’abord quel âge as-tu, et quand puis comment, t’es venue la passion du Metal ? Salut Dess, et merci de me faire passer de l'autre coté du miroir en me soumettant a mon tour à la question ;-)))
J'ai 44 ans et ai découvert le Hard et tous ses rejetons il y a 31 ans. J'étais alors un ado aux cheveux très longs qui s'habillait déjà toujours en noir ou en denim, ma frangine m'avait fait découvrir les PINK FLOYD, les BEATLES et les ROLLING STONES, ma culture rock s'arrêtait là. Lors d'un séjour dans la banlieue de LONDRES j'ai découvert des groupes comme POLICE, THE WHO …
Comme tous les autres étudiants, je fréquentais une boite locale, plus dans l'esprit « à nous les petites anglaises » que « Born to be wild ». Un soir ils ont passé un truc que je n'avais jamais entendu et me suis retrouvé sur la piste à secouer la touffe comme un malade, je n'avais jamais ressenti une telle énergie, A la fin du titre des british au look cuir et clou sont venu me voir en disant « we knew you were a brother ! », très sympa les mecs mais je ne comprenais pas de quoi ils parlaient. Ce sont les autres français qui m'ont dit qu'il s'agissait de « hardos » et que le titre qui venait de me déchirer la tête s'appelait « touch too much » d'AC/DC.
J'ai ensuite passé pas mal de temps avec le groupe d'"Heavy Metal Kids" (le terme Hardos est spécifiquement français) qui m'ont fait découvrir AC/DC, IRON MAIDEN, MOTORHEAD, SCORPIONS, BLACK SABBATH ... J’ai alors dévalisé BEANO’S (la plus grande boutique de disques d’occase d’Europe à l’époque) et ai entamé ma collection de vynils Hard & Heavy. Petit à petit, à chaque séjour en Angleterre j’apprenais d’avantage sur notre culture, ses valeurs, ses codes et ses signes de ralliement (et leurs significations).
-Tu as grandi avec le French Metal… Quels sont les groupes qui t ont marqué le + à leurs débuts ?J’ai découvert le Hard Français avec TRUST mais c’est OCEAN qui m’a vraiment marqué avec son album de 1981 et donné envie de m’intéresser à la scène française, et plus particulièrement aux jeunes groupes qui faisaient leurs premières démos et tentaient par la suite le premier LP (Merci en cela aux animateurs de FRENCH CANCAN sur radio Mouvance et à Jeff de PROHIBITION). J’ai été particulièrement marqué à l’époque par SORTILEGE, HIGH POWER, H-BOMB, DESDEMONA, SATAN JOKERS, KLAXON, ECLIPSE, ANTECHRIST (un groupe découvert lors d’un concert à Neuilly Plaisance qui n’a jamais sorti d’album et dont je recherche des traces audio), BLASPHEME, DYGITALS, KILLERS, STRATTSON avec leur 1ère démo (L’album est hélas nettement moins bon), ADX , EPSYLON, DER KAISER (pour les compos et les lignes de basse, le chant était en revanche une catastrophe) … La liste serait longue, j’étais comme un gosse dans une confiserie et me suis mis a suivre toute la production française qu’il m’était possible de trouver, en effectuant des retours aux sources vers les groupes plus anciens tels que WARNING, TRASH, VOLCANIA, TNT, GANAFOUL … jusqu’à remonter aux pionniers du Hard made in France : LES VARIATIONS.
Tous ces groupes m’ont marqué pour diverses raisons et ont contribué à ma formation musicale.
-On sait que tu es très accro à la scène Metal Française et que tu connais très bien le sujet. Peux-tu nous dire en gros ce qui a changé dans le French Métal d’Hier et d’aujourd’hui ?En fait je connais surtout la scène 80’s et les groupes affinitaires, j’avoue avoir d’importantes lacunes en ce qui concerne la scène extrême, que j’essaye de combler.
Ce qui a changé ? Difficile comme question. Je serais tenté de répondre « tout et rien ».
Tout car avec les moyens actuels de diffusion et d’enregistrement, la mise en circulation d’un CD est à la portée de tous. Il n’est plus nécessaire de trouver un producteur, un éditeur … tu peux maitriser le processus créatif de A à Z si tu le désire. D’un autre coté il n’y a pas le choix car plus personne n’est prêt à financer un album en France, les « maisons de disques » ne font pratiquement plus que de la distribution.
Le niveau technique moyen des groupes s’est amélioré, le matériel est plus léger et plus efficace dans l’ensemble, plus abordable aussi.
Paradoxalement, on rencontre de plus en plus de groupes incapables de disposer de leur propre matériel, trouvant plus simple de vivre au crochet de ceux qui ont fait l’effort de s’équiper (car ce n’est pas uniquement une question de budget), certains poussent le ridicule jusqu’à ne pas disposer de tous leurs instruments. Le pire, c’est que ces groupes qui vivent d’une certaine manière en parasites des autres trouvent le moyen d’insulter ceux qui amènent le matériel, et sur qui reposent donc tout le concert , lorsqu'ils ont un empêchement réel conduisant à annuler la date.
D’autre part on peut dire que rien n’a changé, on trouve toujours des passionnés sacrifiant temps et argent pour faire vivre la scène française, des musiciens qui essayent de garder une certaine intégrité artistique et éthique dans un milieu riche en requin, d’autres qui cherchent à remplacer le manque de talent par l’arrogance, des groupes de talent que le public remarque à peine et d’autres confondant Metal et ferraille mais parvenant à mobiliser des fans se laissant abuser par les décibels et le show off, des die hard et des posers … bref tout un microcosme avec ses qualités et ses défauts, ses locomotives, ses wagons et ses passagers clandestins ;-))
- Comment perçois-tu le French Metal en France ?... à l’Etranger ?Nous disposons de musiciens talentueux et, en conséquence, de groupes qui, entourés de la bonne structure et surtout du mental pourraient rivaliser avec bon nombre de groupe internationaux. Hélas nous souffrons d’un manque d’organisation et d’accès aux infrastructures permettant la mise en place de shows de qualité et une bonne distribution de la production Metallique nationale.
Le french Metal souffre d’une image particulièrement négative, les groupes sont présumés manquer de sérieux avant même d’avoir présenté leur projet. D’un autre coté je dois reconnaître que trop de combos français sont incapables de présenter une fiche technique, de commencer à l’heure un concert, d’avoir tout leur matos … Le public quant à lui ne fait généralement pas beaucoup d’efforts pour soutenir la scène locale et aider ainsi les groupes à être crédibles auprès des réseaux professionnels où même simplement des responsables culturels locaux.
Faute de salles digne de ce nom les français en arrivent à accepter de se faire tondre par des bars pseudo rock pour voir des groupes dont souvent ils auront oublié le nom une fois les litres de mauvaise bière de la veille évacués. Les groupes quant à eux sont parfois à la limite de se prostituer pour avoir l’honneur de jouer gratuitement devant quelques dizaines de fake s’offrant un soir l’illusion d’être encore ado.
A l’étranger ? Depuis la naissance du Hard en France quelques groupes ont à chaque génération réussi à obtenir un petit succès d’estime tels que LES VARIATIONS qui ont tourné en Europe et aux Etats-Unis, TRUST et OCEAN qui ont été distribué sur un plan international, SHAKIN' STREET qui a aussi tourné aux Etats-Unis, H-BOMB qui a connu un bon succès en Belgique et en Hollande, DAGOBA, ALCEST … Mais aucun n'a encore réussi à transformer ce premier pas « à l'internationale » en véritable succès médiatique.
Comme tu le vois une perception très sombre de l’avenir du Metal Français tant que celui-ci ne reviendra pas à ce qui faisait sa force et qui tient pour moi en 2 mots « fierté » et « fraternité ».
Penses tu que pour s’exporter un groupe Français doit passer par la langue British ?Absolument pas, le fantasme de « l’anglais, passeport pour une carrière internationale » est un leurre. C’est une question de bon sens ! Pourquoi un anglophone irait il acheter, à qualité musicale et notoriété égale, un groupe français plutôt qu’un anglais ??
Même si il est souhaitable d’avoir un ou deux titres dans une langue « universelle » afin d'être compréhensible par tous, je pense que chaque langue dispose de sa musicalité propre, certains groupes des années 70 ont même créé leur propre dialecte afin de soutenir leur démarche artistique (ce fut le cas de MAGMA avec le Kobaïen).
Lorsque je fais écouter des groupes français à des amis étrangers, la plupart préfèrent les groupes francophones, sans pourtant comprendre un mot de ce qui est chanté. A titre personnel je donne souvent la préférence aux groupes chantant dans leur langue maternelle, à titre d’exemple je citerais : REBELL8, groupe français où Holger GEINITZ, chanteur et auteur du groupe, s’exprime dans son allemand natal ; BARON ROJO qui rend bien mieux en Espagnol qu’en anglais ; DIR EN GREY où le chant japonais de Kyo est une tuerie ; TANG CHAO où les sonorités du chinois apportent un plus indéniable à la musique ou AK47 qui, comme beaucoup d’autres groupes de Metal extreme Chinois, exploitent au mieux la nature monosyllabique de leur langue natale.
-Pour toi quels sont les problèmes en France, qui font que le Metal a du mal à Percer ?J'en ai évoqué quelques uns précédemment. Je pense que le premier élément qui empêche l'adhésion d'un plus grand public à notre musique et une meilleure compréhension de notre culture est l'image que nous véhiculons.
Pour le citoyen lambda Metal = Bruit / violence / alcoolisme / satanisme ... rien de plus. Le metalleux de base est perçu par l'extérieur comme un alcoolique illettré issu de croisement consanguin.
Inutile d’espérer être reconnu en tant que culture authentique si nous ne luttons pas contre cette image de Beaufs attardés. Si nous voulons être respectés, il faut commencer par nous respecter nous même. Cela passe entre autre par un plus grand respect des lecteurs sur les webzines et forums tant sur le fond (réfléchir deux minutes au lieu de répondre à un post sans l’avoir compris) que sur la forme (Utiliser un correcteur d’orthographe ne prend qu’une minute).
Un autre problème majeur est le manque de soutien médiatique. Pour cela il n’y a pas de solution miracle, nous ne pouvons compter que sur nos propres réseaux, le web et le bouche à oreille.
Le Metal a également fait l’objet de véritables campagnes de désinformation de la part de pseudo sociologue, arrivant même à faire admettre leurs « études » (je doute qu’ils aient mis les pieds dans un seul concert de Metal) au niveau gouvernemental, faisant, bien que se défendant du contraire, l’amalgame entre Metal et satanisme et mettant en garde les familles contre notre musique. Comment percer dans un pays dont le gouvernement se défie officiellement de toute notre culture comme « potentiellement dérivante » (c'est-à-dire susceptible d’amener des dérives sectaires) ?
L’absence de structure ou même de consensus entre les acteurs de la scène Metal française est également un problème, même au niveau local les groupes n’arrivent pas à s’organiser pour ne pas se concurrencer en jouant au même moment à 20 km l’un de l’autre. Un des derniers exemples de ce manque de cohésion est le concert de BLASPHEME à Paris organisé le même jour que la convention Rock N’ Metal de Fismes (qui a pourtant lieu à date fixe depuis 14 ans), le même manque de cohérence avait fortement porté préjudice au France Festival de 1985 (de mémoire, un concert de DEEP PURPLE programmé après que tout ait été fixé pour le fest de Choisy). Je comprends que parfois on ne puisse pas faire autrement, les dates étant complexes à organiser, mais reste persuadé qu’un minimum de concertation permettrait de limiter les dégâts en matière de fréquentation des salles.
Il existe beaucoup d’autres facteurs mais cela serait trop long à détailler, j’ai consacré une rubrique entière de TROYAN FORGE intitulée « Sad but true » à mes coups de gueule contre les fossoyeurs du métal et les petits coups de pelles parfois portés par des gens pleins de bonnes intentions mais qui refuse de penser autrement qu’à court terme.
-Quels sont les Points Forts du French Metal ? Il recèle pas mal de talents et personne ne l'attends au niveau international, il pourrait donc créer la surprise. De plus il n'a pas encore développé d'éléments qui le rende immédiatement reconnaissable, que ce soit dans le style ou le son. Il n'est donc pas nécessaire de respecter bêtement un cadre précis, ce qui laisse une liberté artistique complète … Cet éclectisme peut être sa force.
-Quel regard as-tu sur les reformations multiples de Groupes en France ces dernières années ?A l'origine le regard d'un gamin qui revoit ses modèles de l'époque remonter sur scène. Hélas, si certains groupes ont bien réussi leur retour en se montrant capables d'enregistrer de nouveaux titres, parfois meilleurs que les anciens, et de faire de bons concerts, d'autres ne reviennent que pour oublier leur crise de la quarantaine et fournissent un résultat des plus pitoyable.
De plus, je pense qu'en France on s'attache trop aux noms de groupes et pas assez aux musiciens, Christian AUGUSTIN est à mes yeux le meilleur chanteur de Metal qu'il y ait eu en France, mais je n'éprouve pas le besoin de le revoir avec SORTILEGE nécessairement, il a récemment fait un excellent duo sur « Glorious Days » (issu de l'album « Rock n' Roll is King » de REBELL 8) et c'est un plaisir de l'entendre chanter dessus, chaque intervention vocale de ce mec est un masterclass. Je me demande pourquoi ses « fans » autoproclamés ne s'y intéressent pas plus ?. J'étais très heureux de revoir Daniel PUZIO revenir en forme avec MR JACK, chantant de nouveaux titres et avançant artistiquement, le revoir avec VULCAIN ne me passionne pas plus que ça car je crains que cette reformation, basée sur la présentation des seuls titres des 3 premiers albums, n'ait étouffé dans l'oeuf un vrai come back de Daniel. J'entends parler de reformation d'H-BOMB … Pourquoi faire !? Didier IZARD, a marqué clairement (et je le comprend) son refus de revenir dans le groupe … fin de l'histoire, où étaient tous ses « fans » lorsqu'il chantait avec WILLPOWER ou lors de son retour avec VOX GALLII ??.
En bref, je suis heureux de voir se reformer des groupes où les musiciens ont manifestement du plaisir à retravailler ensemble et à reprendre un processus créatif (ce que j'ai pu constater entre autre chez OCEAN, HAUTE TENSION, ADX ...). En revanche, les coups d'un soir visant à satisfaire les « fans » ne m’intéressent pas spécialement.
-Y a-t-il des jeunes Groupes qui te semblent prometteurs ? Oui, certains groupes de jeunots progressent à vue d’œil et assurent une belle relève. IRMINSUL, HEMORAGY, EXISTANCE ou WOLF'S GANG sont les premiers à me venir à l'esprit. J'avais bien accroché aussi aux shows de TRASH HEAVEN (devenu HOSTILE), AYWARN, RESISTANCE … Je n'ai hélas pas le temps de suivre constamment tout le monde, c'est pourquoi je dis souvent aux groupes de penser à me tenir informer de leur actu.
Parlons maintenant un peu de Toi.
-Tu es Musicien. De quel instrument joues-tu ? Je suis bassiste. La basse a toujours été mon instrument de prédilection. Selon les groupes je joue sur 4 ou 6 cordes. Cela reste mon activité Metallique principale même si j'ai d'autres cordes à mon arc.
Je joue également un peu de guitare et de clavier, juste ce qu'il faut pour composer.
De façons plus anecdotique il m'est arrivé de jouer sur scène des percus chinoises, du vibra slap, des cuillères canadiennes, de la guimbarde et … pour le malheur du public … du Kazoo ;-))
Depuis un peu plus de 2 ans je me suis mis à travailler le chant.
Dans quels groupes as-tu évolué, et où joues tu actuellement ? Après les traditionnels groupes de lycée chaotiques mon premier projet sérieux à été NEMESIS, où j'ai commencé à composer, écrire et bien sur jouer de la basse. Après le split du groupe, j'ai formé CASSIOPEE, mes premiers essais de chant … catastrophiques ;-)) puis neuf ans d'arrêt dus à mon départ au service militaire puis à une activité professionnelle très prenante.
Je ne pensais pas rejouer et m'éclatait juste sur ma basse chez moi, pour le fun. Suite à une ruse du guitariste Kenny VILLIERS (R.I.P petit frère), j'ai repiqué au vice et l'ai rejoint, ainsi que Dark Isatis au sein de son groupe SONS OF NEMESIS, rebaptisé par la suite SOUND OF NEMESIS, je me suis vite remis à composer et à faire des textes..
j'ai ensuite reformé NEMESIS, qui est devenu en 2003 TROYAN DREAM. Entre temps j'ai fait pas mal de scène avec LES ROBLOCHONS SAUVAGES, un excellent combo fusionnant musique brésilienne et Rock Festif qui m'a beaucoup appris. DEMON EYES où j'ai appris qu'il était difficile de garder la tête dans le culte tout en ayant un Fil à la patte ;-))). VOICE OF THE SOUL, groupe de fusion Metal/Gnawa de Adil KHALIL, une expérience très enrichissante musicalement.
Actuellement, j'enregistre pour MYST & FURY, groupe de Métal Mélodique créé par Buck Dann (Ex. batteur d'EXCALIBUR) et dont le guitariste est Paul UNGARO. Parallèlement je travaille mes compositions, celles destinées à TROYAN DREAM bien sur, mais également des titres destinés à un album solo regroupant mes compositions hors Metal.
-As-tu des groupes favoris ?Bien sur, mais il y en a beaucoup. En français je citerais : OCEAN, SORTILEGE, HIGH POWER, SATAN JOKERS, H-BOMB, MALEDICTION, SPEED QUEEN, KILLERS, BLASPHEME, … j'ai récemment eu un gros coup de coeur pour HAUTE TENSION découvert grace à Craspouille et Georges BODOSSIAN.
Des français récents m'ont aussi mis de bonnes claques, en live comme en studio, tels qu'ARES, IRMINSUL; BLACK HORIZON, SHANNON, TOXXIC TOYZ, WHITECHAPEL ...
Pour les internationaux, la plupart des groupes de la N.W.O.B.H.M. … IRON MAIDEN, TYGERS OF PAN TANG, DEF LEPPARD, JAGUAR, GRIM REAPER, HOLOCAUST, LEGEND (du New Jersey) …
on peut aussi citer ANGRA (avec André MATOS), VISION DIVINE avec Michele LUPPI, THIN LIZZY bien sur, ROSE TATTOO et KROKUS, TANK, BARON ROJO, le METALLICA de « Ride & lightning », les chinois de TANG CHAO et de SILVER ASH, les japonais de DIR EN GREY, TALAS, MR BIG … la liste est loin d'être exhaustive.
Quels sont tes critères de choix pour l’achat de cd ?La musique avant tout. Si je n'ai pas encore entendu le CD l'artwork peux m'attirer. L'aspect graphique et le packaging tiennent un rôle important car en achetant un CD je recherche bien sur la musique mais aussi un objet qui corresponde à la démarche artistique du groupe.
Bien que possédant une grosse collection de LP et CD je n'ai pas un tempérament de collectionneur, c'est à dire que je ne recherche pas la rareté mais la qualité d'un album. Je n'irais pas acheter un album ignoble sous prétexte qu'il est rare.
Enfin un facteur affectif peut rentrer en jeu, il m'arrive d'acheter un album pour soutenir un groupe de pote.
-As-tu d’autres passions que la musique ? Oui, beaucoup trop me disent certains. Je me passionne depuis toujours pour les Arts Martiaux sous toutes leurs formes. Je suis également accroc au cinema, à certaines séries TV, aux jeux vidéos, à la lecture (je suis un lecteur compulsif, des romans aux bouquins techniques), aux arts graphiques, au droit (ouais je sais, c'est inhabituel pour un metalleux), aux voyages … En fait lorsque quelque chose m’intéresse j'aime approfondir le sujet et bosser sur tout ce qui a un aspect « créatif » (bien que je n'aime pas ce terme car en vérité on ne crée pas, mais c'est un autre débat).
-Il y a des pochettes de groupes qui sont signées Gilles de Troy. Tu travailles aussi dans le Graphisme ? Travailler est un grand mot. J'ai été dès mes premiers groupes confronté au problème de créer leurs logos. Lorsque j'ai décidé de reprendre sérieusement en main la direction artistique de TROYAN DREAM (qui m'avait un peu échappée et où j'avais laissé les autres membres vraiment faire n'importe quoi), gérer moi même le concept graphique est devenu une évidence. A partir de là des potes m'ont demandé de faire leurs affiches, puis l'aspect graphique de leurs site. On m'a ensuite demandé de faire des pochettes.
Pour « Rock n' Roll is king » de REBELL 8 par exemple j'ai créé un flyer pour mon frère Holger, dont le groupe m'avait mis une bonne claque. Lorsqu'il a découvert Madeline et son billard il m'a dit « hors de question que ça soit un simple flyer, je la veux en front cover de l'album ». Me retrouver au final à réaliser la pochette d'un CD de REBELL 8 avec, entre autres, en guest stars des gens aussi talentueux que Pierre BENVENUTI (SUPERFIZ), Olivier SPITZER(SUPERFIZ, EX STATORS, EX SATAN JOKERS), Christian AUGUSTIN (EX SORTILEGE) et Catherine RINGER (RITA MITSUKO) est vraiment une belle expérience.
La réalisation des artworks de TIT'S a été aussi une expérience unique, chaque titre devait être illustré, ce qui n'était pas une mince affaire. Imagine ma tête quand, après avoir accepté le challenge, Tit's m'a dit « le premier titre est … I F**K your Mum » hahaha, dommage que personne n'ai filmé ce moment !!
-Tu as ouvert un site web « Troyan Forge » http://www.troyanforge.com . De quoi traite t il et à qui s’adresse t il ?TROYAN FORGE est un site résultant d'un simple constat : En France tout le monde voit les groupes, mais pas les individus (voir ma réponse sur les reformations). J'ai donc souhaité leur rendre hommage en créant les pages « French Metal Warriors » regroupant biographies, interviews et discographies de gens qui ont, parfois anonymement, permis à notre musique d'exister. Chaque page est vérifiée auprès de l’intéressé ou de ses proches afin d'éviter de reprendre certaines « légendes » circulant sur le net.
Si les musiciens sont à l'honneur, je n'oublie pas ceux qui œuvrent aux sein d'associations, de radios ou de forums pour soutenir le French Metal, ce sont les « Metal Brothers ». on y retrouve sous forme d'interviews les portraits de gens comme Raskal, Fred « Metal Beret » ou toi. D'autres viendront bientôt étoffer cette partie du site.
TROYAN FORGE accueille également des chroniques, en partenariat avec METAL BIBLE, live reports, interviews … et une rubrique « sad but true » où je pousse quelques coups de gueules sur les sujets qu'il semble « politiquement incorrect » d'évoquer dans la communauté métalleuse. J'y assume à 100% mes propos même si il me valent quelques ennemis.
Des rubriques relatives à la culture Metal sont en cours de rédaction et de nouvelles devraient voir le jour … Le site est encore jeune. Une partie accueille également des articles écrit par Gwenn, que les Zone Metaleux connaissent bien, qui traite plus volontiers des styles extrêmes.
TROYAN FORGE s'adresse à toute personne s’intéressant à notre musique sans clivages et désireuse de la découvrir sous un angle différent. J'espère pouvoir ainsi donner envie aux lecteurs d'aller plus loin dans notre culture et d'accepter son éclectisme.
-Que t’évoque ces noms pour ne citer qu’eux, si je te dis Duby « France Metal Muséum » ou encore Raskal « Metal Integral » ? Vous avez des nombreux points communs non ??!! QUI CA ???? lol
Duby et Raskal sont des Metal Brothers tous les deux, TROYAN FORGE a été en partie pensé pour être complémentaire à leur excellent travail. J'ai collaboré pas mal avec Duby pour la création de son site, ai rédigé un article pour le « Made in France » de Raskal … Eux même me fournissent des bases de travail précieuses pour mon site.
Pour la page « French metal warriors » consacrée à Nina SCOTT j'ai mis un lien direct sur l'interview recueilli quelques temps plus tôt par Duby, Raskal m'a accordé une interview pour sa page de « Metal Brother » où il dit beaucoup de choses passionnantes sur sa vision du French Metal, il fait partie des chroniqueurs dont je respecte le plus le travail car il met un point d'honneur a garder un maximum d'objectivité dans ses chroniques et son système de notation multiple est particulièrement bien pensé.
J'aimerais profiter de cette interview pour citer aussi Infernaldmons, dont le blog « METAL BIBLE » (http://infernaldmons.kazeo.com) est une source fabuleuse de découverte metallique ainsi que Shreut qui avec son blog 80'sfrenchmetal, fut le véritable point déclencheur du « french Metal Revival », grace aux contributions de gens comme Xuxl ou Fred (merci pour tes vidéos et tes lives de VENIN)
-Passionné, Musicien, Chroniqueur, Webmaster, infographe etc... etc.… Trouves tu encore du temps à faire autre chose, ou simplement tu vis ta passion à fond ?Vivre ma passion, ou plutôt mes passions à fond est hélas difficile car aucune ne me fait vivre actuellement et mon boulot « alimentaire » me prend forcément beaucoup de temps. J'essaye de concilier au mieux le tout, d'utiliser mes compétences dans un domaine pour gagner du temps dans d'autres, de ménager du temps pour mes proches (raison pour laquelle je choisi soigneusement les concerts auquels j'assiste), bref comme beaucoup j'essaye de gérer. J'ai longtemps commis l'erreur de consacrer trop de temps à des gens qui au final ne respectaient pas mon travail, maintenant je deviens plus sélectif (tant pis si cela me fait encore passer pour un sale con ;-))).
Merci Gilles d’avoir pris le Temps de répondre à mes questions pas toujours évidentes.Merci à toi, désolé de n'avoir pu etre plus synthétique dans mes réponses ;-) Je voudrais aussi remercier ceux qui, même si mes prises de positions leurs semble parfois radicales comprennent mes motivations, même si les moyens different l'objectif est le même. Merci aussi à ceux qui m'encouragent dans mes projets musicaux et m'aident par leurs conseils et leur talent à progresser.
MARS 2011